Le temps d’un week-end, Casablanca, capitale économique du royaume du Maroc, a vibré au rythme des activités organisées par la diaspora sénégalaise!
Tout commence dès le vendredi 11 Novembre, dans le cadre des Senegalese Business Awards (SBA). Cet évènement, qui célèbre les accomplissements des membres de la diaspora sénégalaise au Maroc, a démarré sa 4ème édition par une rencontre avec Thione Niang, un homme qu’on ne ne présente plus. Entrepreneur social, conférencier international, écrivain et agriculteur fermier, Thione Niang a été staff community organizer pour les 2 campagnes présidentielles du Président américain Barack Obama. Le jeune homme est sans doute aucun une source d’inspiration pour la diaspora, mais aussi pour la jeunesse africaine. Et de l’inspiration, c’est bien ce qu’il était venu apporter à l’audience présente ce soir-là.
Sur le thème “Souveraineté Alimentaire et Émergence: la jeunesse africaine au chevet du continent”, Thione Niang a tenu la diaspora et les Marocains présents en haleine pendant près de 2heures: partage d’expériences, témoignages, questions-réponses, le tout entre rires et moments d’émotion. Le résultat était au rendez-vous: une audience revigorée par l’American Dream l’African Dream (le rêve africain) d’émergence et la graine d’espoir semés par le leader…
Le lendemain, les SBA se sont poursuivis en journée avec des débats, dont le premier concernait directement la diaspora.
Avec pour thème “Dialogues des territoires et migrations: approches stratégiques pour des solutions concertées”, cet échange comptait parmi les panelistes d’éminents membres de la diaspora africaine au Maroc. L’on aura reconnu entre autres Bachir THIAM, journaliste, professionnel réputé dans le secteur des médias et des relations publiques, Abdoulaye DIOP, Président de la FASAM (Fédération des Associations Subsahariennes Au Maroc), et Son Excellence Filomena Mendes MASCARENHAS Tipote, Ambassadrice de la République de Guinée Bissau au Maroc.
Pour démarrer l’échange, Bachir Thiam, en citoyen de la diaspora, fait un constat franc, sans filtre: «30 ans après [m’être installé au Maroc, ndlr], je ne peux pas dire aux jeunes qui arrivent aujourd’hui quels sont les critères d’établissement au Maroc (…). On m’a toujours dit “Ben tu es Sénégalais, tu es chez toi.” Ouais, je suis chez moi, et après? (…). Où est-ce que je peux me plaindre quand je ne me sens plus chez moi? (…) Je pense que vous le savez, peut-être, en tout cas, l’ambassadeur le sait? » Le décor est planté.
Le président Diop, quant à lui, a saisi l’occasion pour relever l’importance des relations entre les représentations diplomatiques et consulaires, d’une part, et les communautés et associations de diaspora, d’autre part. Si réflexions et propositions il y a pour améliorer la vie de la diaspora sénégalaise, et du reste de l’Afrique subsaharienne, cela réussira grâce à la collaboration entre ces différentes parties. Tout ceci, bien sûr, en maintenant des rapports harmonieux avec le pays d’accueil. Que ce soit pour défendre l’intérêt des communautés, garder le lien avec les pays d’origine – pour le régime des retraites, les investissements, ou encore les transferts d’argent -, ou tout simplement apporter de la valeur ajoutée au pays d’accueil, tout en garantissant les droits et devoirs de la diaspora, les défis sont nombreux. C’est pourquoi le Président de la FASAM a manifesté la volonté des associations “d’être mêlées, de près ou de loin, aux différentes commissions mixtes”, pour accompagner les efforts au service de la communauté déployés par les représentations diplomatiques et consulaires. «Il n’y a pas mieux que nous qui vivons dans ce pays, pour savoir exactement de quoi nous avons besoin», insiste-t-il.
À cela, Son Excellence Madame Seynabou DIAL, Ambassadrice de la République du Sénégal au Maroc, présente dans l’assistance, n’a pas manqué d’ajouter l’importance d’avoir des propositions de solutions concrètes, et surtout des interlocuteurs reconnus et identifiés, qui font l’unanimité, pour que le dialogue soit constructif.
CONCRET. C’est bien le terme qui est revenu avec le plus d’impact, que ce soit dans l’assistance, ou sur l’estrade de panelistes. Car au-delà des mots, in fine, ce qui est attendu, ce sont des actions et résultats concrets, avec des interlocuteurs connus et clairement identifiés de part et d’autre, – corps diplomatique, média, société civile – , pour mieux faire évoluer le vivre-ensemble entre diasporas du Sénégal, du reste de l’Afrique, et Marocains dans le royaume…
Ce qui est certain, ce sujet de la migration et des conditions de séjour à l’étranger n’a laissé personne de marbre dans l’assistance. D’ailleurs, une réunion d’information organisée le même weekend par l’EEAM avec le CNDH (Conseil National des Droits de l’Homme) confirme l’intérêt croissant des membres de la diaspora au Maroc pour la question des titres de séjour…
But let’s get the party started! Car oui, les SBA sont aussi un moment de festivités.
Le dîner de gala, animée par Teddy Patou, le kora man Mbemba Diebaté, tous deux habitués de DiasporaKtiv, et les artistes “Walo Walo” Lamine Niang et Aleks Sak’s, en a été le point culminant.
Cette soirée a été marquée par la distinction des membres de la diaspora sénégalaise au Maroc, et la présence de personnalités telles que Birane Ndour, PDG de Buraq Capital Sénégal, et fils de l’artiste Youssou Ndour, ainsi qu’Alassane Ndour, ancien international de football sénégalais.
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Le “weekend sénégalais” a continué le lendemain, avec un événement notable au sein de la communauté chrétienne de Casablanca. En effet, c’est lors de la messe de 11heures du dimanche 13 Novembre à l’église Notre-Dame de Lourdes, qu’a été officiellement introduite l’Amicale des Ressortissants Catholiques Sénégalais de Casablanca. Représentée par Joseph Ciss, son président, cette amicale a manifesté sa volonté d’être plus active, dans “toutes les activités de la paroisse”.
Ayant été témoin de tout ce qui s’est passé depuis vendredi, je ne peux m’empêcher d’interroger le président de l’amicale en question: l’annonce de création de l’amicale était-elle liée avec les Senegalese Business Awards, la venue de Thione Niang à Casablanca, bref tous les événements qui ont précédé? «Pas du tout», m’assure-t-il. D’ailleurs, il s’est dit ouvert à l’idée de rencontrer le président de l’ARSEREM, afin de présenter l’amicale, et collaborer avec l’association nationale, pour le bien commun de la diaspora sénégalaise…
S’il n’y a donc pas eu d’entente entre ces deux événements, est-ce un simple hasard, cet alignement de circonstances autour du renforcement de l’organisation de la plus grande (et certainement la plus influente) diaspora afro-descendante du Maroc?
Je dis très souvent qu’il n’y a jamais de hasard, il n’y a que la main de Dieu…
Et j’ai donc terminé ce “périple” de 3 jours au cœur de la diaspora sénégalaise, certes avec un délicieux thiep bou dien, gentiment offert par une famille sénégalaise amie, mais surtout avec la conviction qu’il est plus que temps pour la diaspora de s’organiser. Ensemble et organisés, nous irons plus loin, nous vivrons mieux, et nous pourrons construire un futur meilleur pour nos communautés, nos pays d’origine et nos pays d’accueil.
Comme le dirait le président Joseph Ciss, de l’Amicale des Ressortissants Sénégalais Catholiques de Casablanca:
Diaspora, «Thia kaanam, Thia kaanam, thia kaanam! » (En avant, en avant, en avant! en langue wolof 🇸🇳 )
Djeredjef (merci 🇸🇳 ) d’avoir lu jusqu’ici! Et voici les temps forts de ce weekend, en vidéo!
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