ART – Mars, Arkane et l’Afrikan Art!

Tout est parti d’une photo que m’a envoyée Virginie.

La fameuse photo de Virginie (2è à partir de la gauche). On y reconnaît, entre autres, l’artiste plasticien Abderrahmane Ouardane du Maroc, (4ème à partir de la gauche) et le styliste Alphadi du Niger (5ème à partir de la gauche).

Virginie, c’est une de ces “grandes sœurs” de ma life de diaspora. Kino-congolaise ayant grandi au Cameroun, comme moi, je la connais depuis que je suis toute petite comme ça. Parenthèse: déjà, j’suis pas bien grande, donc je vous laisse imaginer comment j’étais toute petite comme ça, aussi grande qu’une puce, en fait 😅. Virginie travaille actuellement à Cotonou, dans l’événementiel. Et c’est dans le cadre du Festival INternational des Arts du Bénin, dont elle a supervisé le volet VHR ( Voyage-Hébergement-Restauration), qu’elle a partagé avec moi ce cliché souvenir avec ces artistes et Alphadi. Puisque, vous vous souvenez bien, je vous avais parlé de lui et de la conférence du FIMA à Rabat, en Octobre dernier.

Et donc quand j’ai vu, dans un premier temps, l’annonce du vernissage WCAA de l’association Arkane, présidé par l’artiste plasticien Abderrahmane Ouardane, j’en ai parlé dans l’agenda des événements DiasporaKtiv. Puis, je me suis dit, “Ben pourquoi pas, c’est l’occasion de voir ce qu’ils font et de leur montrer aussi la photo de Virginie.” Ça, c’était sans connaître les belles âmes derrière ce projet autour de l’art contemporain africain…

Avec l’artiste Abderrahmane Ouardane, Président de l’association Arkane, lors du vernissage WCAA.

WCAA – Women Contemporary Artists of Africa

(du 1er au 15 mars 2023)

Cette première expo, totalement consacrée à des artistes femmes originaires d’Afrique, et de la diaspora, a été ma première immersion dans l’univers Arkane. Une quinzaine de femmes étaient là pour présenter leurs créations. Et c’est au travers des œuvres de Soniart, artiste peintre béninoise, ou encore de la sublime Tehoua, que j’ai pu redécouvrir la beauté, mais aussi la force des femmes du continent, que l’on gagnerait à célébrer et honorer au-delà du seul mois de Mars…

Avec l’artiste béninoise Soniart, lors du vernissage WCAA à Rabat.

Avec Tehoua, surtout, nous avons beaucoup parlé de Nina Simone, qu’elle a représentée sur une toile de lin. Une femme forte, influente, à la voix inoubliable, mais qui a aussi beaucoup souffert. Autant de choses, qu’en 2-3 mots à peine, d’un simple regard entendu avec cette artiste/ architecte ivoirienne, nous avons su échanger…

L’artiste ivoirienne Tehoua pose devant sa toile “Nina Simone”.

Caravane ARKANE AFRIKA

(du 16 au 31 mars 2023)

Vue depuis l’avenue Moulay Hassan de l’esplanade de la galerie Bab Rouah, ornée de l’affiche Caravane Arkane Afrika.

Cette expo, avec pour thème «Visions d’Artistes sur les Patrimoines Culturels d’Afrique », présente le fruit de la résidence artistique à laquelle ont participé une quinzaine d’artistes africains, de la diaspora ou influencés par l’Afrique. Ils et elles venaient du Cameroun, du Maroc, de la Tunisie, du Nigéria, du Bénin, ou encore de l’Angola. Pour ce vernissage, Brahima m’a accompagnée. Et heureusement – plus pour lui, que pour moi 😁 -, car il a fait de belles rencontres!

  • Déjà, Alphadi, qui est arrivé, à la grande surprise du public présent ce soir du 16 mars, pour soutenir son confrère Abderrahmane Ouardane. En effet, deux œuvres, créées à quatre mains par ces deux artistes, font partie des toiles présentées au public ce soir-là. Et en plus, Alphadi se souvenait très très bien de ma sista Virginie 🤗, qui l’a accueilli à Cotonou au FINAB. Ça faisait plaisir d’entendre tout le bien qu’il pensait d’elle, de son professionnalisme et de son hospitalité.
Brahima Keïta (à droite) pose avec le styliste nigérien Alphadi.
  • Seydou Keïta, artiste numérique, qui certes porte le même patronyme que Brahima, mais est plutôt originaire du Sénégal. Et comme il n’y a pas de hasard, le frère de l’artiste visuel en question s’appelle, lui aussi, je vous le donne en mille… Ibrahim!
Avec l’artiste numérique Seydou Keïta (à gauche).
  • Fallou Diop, je crois, ç’a été son grand coup de cœur. Et je suis d’accord, les sujets de ses toiles sont sublimes! Il nous a d’ailleurs expliqué qu’il avait utilisé pour les cheveux des fibres de coton, ce qui rendait la chevelure sur le tableau encore plus réaliste.

Après, j’sais plus ce qu’il a aimé d’autre, Brahima, car moi aussi, je suis venue vivre ma life après tout, compreneur comprend 😆! Et donc qu’est-ce que j’ai kiffé?

Globalement, j’ai aimé toute l’expo. Que ce soit le travail de Fallou Diop of course, les femmes représentées par la Marocaine Amal Charif Lylian, ou encore les toiles brodées à la main de la Nigériane Folashade Rashidat Fagorusi, … et bien sûr, cerise sur le gâteau, les effets visuels de Seydou Keïta…

S’il ne fallait en choisir qu’une, ma préférée, ce serait une des toiles du tandem Ouardane-Alphadi. Déjà, parce qu’elle rassemble à travers Ouardane le Maroc, mon 2è pays de cœur après le Cameroun, et la présence d’Alphadi, un homme que j’admire depuis que j’suis toute petite comme ça 😊. Je l’avais d’ailleurs dit à Brahima, que les couleurs et motifs de la tenue représentée sur cette toile, me faisaient presque penser aux tenues bamilékés, un peuple de l’Ouest du Cameroun… Incroyable, n’est-ce pas, qu’une création à quatre mains, africaine et métissée Maghreb-Afrique de l’Ouest donc, puisse ainsi évoquer une tenue d’Afrique centrale… Et ce n’est qu’en rédigeant ce billet que je réalise aussi, en parcourant les photos, que je portais ce soir-là exactement les mêmes nuances de couleurs utilisées sur cette toile: ce bleu profond aux reflets violacés que j’affectionne, avec des petites touches de rouge et de blanc, comme sur mon écharpe.

Le fait qu’il y ait aussi deux Camerounais sélectionnés sur la quinzaine d’artistes retenus 🇨🇲🇨🇲… bien sûr que c’était encore un grand plus qui m’a fait kiffé l’expo 😁! J’ai d’ailleurs eu le plaisir d’échanger avec l’un d’eux, Raymond Yves Kono, qui m’a confié sa surprise lorsqu’il a appris qu’il avait été sélectionné pour cette résidence artistique à Benslimane, ici au Maroc. Il se demandait comment et pourquoi il avait été sélectionné…

Avec l’artiste camerounais Kono.

C’est vrai, que dans certains de nos pays, de nos sociétés, si ce n’est à travers certains réseaux, cercles d’influence ou de connaissances, il est quasi-impossible d’avoir accès à certaines opportunités. Et après plus de 10 ans au Maroc, j’avais presque oublié que l’une des choses qui m’a fait apprécier ce pays et qui m’a donné envie de m’y installer, c’est qu’ici, sans Tonton, Tata, cousin-e, Papa ou Maman, on m’a donné ma chance, on a apprécié ce que je suis et ce que je sais faire…

Ne faites pas comme si vous n’aviez pas compris 🧐. On le sait bien, que certains postes, ou certaines ouvertures “au pays” sont à tête chercheuse… C’est ce qui, j’imagine, a pu aussi amener Raymond Yves à s’interroger… Alors, c’est vrai que, sur 577 postulants, il a été le premier à candidater. Être le premier ou le pionnier, c’est indéniable, c’est toujours un avantage. Mais la chance d’être sélectionné-e, de voir son talent être apprécié, sans connaître qui que ce soit dans le jury, parfois, il faut vivre ou être vu-e sous d’autres cieux, pour voir cela arriver. Et ils sont nombreux, membres de la diaspora afro-descendante au Maroc, qui peuvent en témoigner…

Quoi qu’il en soit, je suis bien contente pour ces artistes et amoureux du continent! Et c’est avec des étoiles plein les yeux que nous avons finalement quitté la galerie Bab Rouah, en direction de la gare de Rabat-Ville, pour retourner à Casablanca…

@borakae

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