Une nouvelle marche pour la diaspora catholique du Maroc

Le 06 Novembre est une date historique pour le Maroc. Tous les ans, le royaume commémore la Marche Verte, événement qui a vu la mobilisation sans pareil de 350 000 civils marocains, pour récupérer le territoire du Sahara marocain, par une marche pacifique le 06 Novembre 1975.

Mais c’est une autre marche qui s’est achevée ce 06 Novembre 2023 pour les diasporas catholiques résidant au Maroc. Depuis Mai 2021, les communautés catholiques du diocèse de Rabat avaient démarré un cheminement pour réfléchir à de nouvelles orientations pour l’église catholique au Maroc. Ce synode avait démarré sous l’impulsion du Cardinal Cristóbal López Romero, de nationalité espagnole et paraguayenne, qui est à la tête de la communauté catholique au Maroc en tant qu’Archevêque de Rabat depuis 2018.

(à g.) Le Cardinal Cristóbal López Romero, Archevêque du diocèse de Rabat (Maroc), lors de la cérémonie de restitution du synode.

Que ce soit de Kénitra, Casablanca, Marrakech, Agadir, Fès, Taza, ils sont venus nombreux à Rabat, étudiants comme professionnels, originaires d’Afrique, d’Europe, d’Asie ou d’Amérique du Sud, pour découvrir le proche avenir de leur église en terre marocaine.

Présente au Maroc depuis le 13ème siècle, ce synode est un fait suffisamment exceptionnel pour l’église catholique du Maroc, puisque c’est le deuxième, en plus de 800 années de présence. Un tel synode n’avait plus eu lieu au sein de cette communauté depuis 1995, d’où l’importance de fédérer et faire réfléchir les fidèles de toutes origines pour le futur de ce qui est aujourd’hui la plus grande communauté chrétienne du Maroc. Le thème retenu au début de ce synode était: « À la suite du Christ, quelle Église pour le diocèse de Rabat aujourd’hui? »

Partant ce thème, des axes de réflexion avaient été retenus, pour ensuite donner lieu à des carrefours de discussion et de rencontres, pour une communauté encore mieux connectée de l’intérieur, mais aussi avec son pays hôte, et les autres frères et sœurs dans la foi.

De nouvelles orientations pour la diaspora catholique au Maroc

C’est donc le fruit de plus de vingt-quatre mois de remue-méninges et de prières qui a été présenté aux quelque 1500 fidèles rassemblées dans la cour de l’école Sainte Jeanne d’Arc à Rabat. Étaient aussi présents Pasteure Karen Smith, Présidente des Églises Évangéliques Au Maroc (EEAM), Monseigneur Emilio Rocha Grande, Archevêque de Tanger, ou encore Père Óscar Arturo, Directeur de Caritas Maroc, l’organisme chargé des actions caritatives au sein de l’église catholique au Maroc.

(au centre) P. Óscar Arturo, Directeur de Caritas pour le diocèse de Rabat, Maroc.

Au terme de cette marche synodale, les propositions retenues pour la vie de l’église et des diasporas catholiques au Maroc sont regroupées en 5 orientations.

1- Aller à la rencontre

L’église catholique et ses membres s’investiront désormais à stimuler les relations interculturelles et interreligieuses, en interne, avec les Marocains et les autres confessions chrétiennes actives au Royaume.

2- Accueillir, écouter, prendre soin

À l’exemple du « Bon Samaritain », l’église catholique et ses fidèles s’engagent à être plus à l’écoute, solidaires pour tous et par l’action de tous, et en tout. L’entraide dépassera ainsi le simple volet financier, pour faciliter l’intégration des nouveaux arrivants, accueillir tout visiteur, quelque soit son origine ou sa confession religieuse.

3- Participer et faire participer

L’église catholique au Maroc et ses fidèles, laïcs comme religieux, s’organiseront et s’impliqueront pour animer la vie du diocèse. Le Service diocésain de la Communication sera réorganisé pour proposer des outils utiles et adaptés à notre époque. Il s’agit aussi de mieux accueillir les Marocains qui souhaitent mieux connaître le Christ.

4- Apprendre et se former

Bien sûr, tout ce qui a été énoncé plus haut ne saurait se faire sans formation. Une commission diocésaine sera ainsi constituée pour répondre aux besoins en formation identifiés au sein de la communauté, en prenant compte aussi le riche patrimoine de l’Institut Al-Mowafaqa pour le dialogue interreligieux. Au-delà de la Bible, de la liturgie et de la catéchèse traditionnelle, l’Islam, la culture marocaine sont des axes à envisager, y compris l’apprentissage des langues marocaines, pour une meilleure intégration des fidèles catholiques de tout âge dans le pays hôte.

5- Respecter et faire respecter l’environnement

Si ce volet n’a été que peu évoqué, il reste important d’inclure la « maison commune », à savoir la planète Terre et l’environnement dans ce nouvel itinéraire. Au-delà de la prière, des actions écologiques et de conduite de changement, pour la protection de l’environnement, font aussi partie des nouvelles orientations prises par la communauté catholique du Maroc.

Le début d’une nouvelle marche

«Ce n’est pas la fin, mais le commencement d’une nouvelle marche!», a insisté à plusieurs reprises le prélat hispano-paraguayen. Car toutes les orientations retenues se traduiront très bientôt en actions, avec l’implication des fidèles de la diaspora catholique au Maroc, comme des membres du clergé. Pour la gloire de Dieu et le salut du monde, au Maroc et au-delà …

@borakae

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