Moultak’Art -Simon MOKÉ – ONG Rocher de Vie: 01 mort, des blessés, et des promesses non tenues

Tout avait pourtant bien commencé pour ce festival, qui s’annonçait comme une grande première dans le paysage des événements des diasporas africaines.

Moultak’Art d’Afrique, annoncé il y a plusieurs jours, après un 1er report en Octobre 2023, a débuté le dimanche 23 juin, par une course de 15 KM à Ain Tizgha, près de Benslimane, avec près de 120 participants, selon l’organisateur.

Cependant, malgré la présence et la réactivité des équipes de l’assisteur officiel de l’événement, plusieurs compétiteurs se sont retrouvés en situation sanitaire critique en raison, entre autres, des températures élevées au moment de la course. 02 cas graves – des coureurs marocains – ont dû être évacués d’urgence, dont l’un, en raison de l’absence de réaction de l’organisateur, Simon MOKÉ, Président de l’ONG Rocher de Vie, décèdera finalement la matinée du 24 Juin, après une nuit d’attente dans le coma, à l’entrée de l’hôpital Ibn Rochd de Casablanca.

Le coureur marocain est décédé, faute de prise en charge par l’organisateur, qui ne se manifestera qu’après sa mort

De sources sûres, en dépit des appels et sollicitations de l’assisteur officiel, de l’ambulancier – qui transportait l’accidenté en plein coma, et l’a gardé dans son ambulance, tout l’après-midi du dimanche 23 Juin et la nuit du 23 au 24 Juin devant l’hôpital Ibn Rochd de Casablanca -, l’organisateur, Simon MOKÉ, ne disposait d’aucune assurance pour couvrir les risques liées à la course. À 3 reprises, dont 2 fois de la part de l’assisteur officiel de l’événement, il lui a été recommandé de souscrire une assurance pour prévenir ce type de circonstances malheureuses. Simon MOKÉ n’a non plus pris les mesures nécessaires pour payer ou faire payer la prise en charge du patient dans le coma, afin qu’il soit admis par les services d’urgence de l’hôpital, en attendant de pouvoir retrouver sa famille. Et c’est donc aux alentours de 8heures du matin, le lendemain, que ce coureur marocain est décédé, faute de prise en charge par l’organisateur, qui ne se manifestera qu’après la mort dudit coureur, pour s’occuper des formalités administratives et le faire enterrer…

La deuxième journée du festival, vendredi 28 juin, s’est déroulée en 2 étapes. Une conférence dans la matinée, autour du thème « DIASPORA AFRICAINE AU MAROC, ENTREPRENEURIAT ET BRASSAGE CULTUREL: DÉFIS D’UNE INTÉGRATION AFRICAINE RÉUSSIE», avec l’intervention entre autres d’organismes tels que la Chambre de Commerce, d’Industrie et des Services de Casablanca-Settat, le HCR Maroc, ou OIM-ONU Migration. Sur les 136 personnes enregistrées (150 personnes promises par l’organisateur), à peine la moitié ont assisté à l’événement, qui a démarré avec pas moins de deux heures de retard.

Cette conférence a été marquée par la signature d’une convention de couverture d’assistance médicale et en cas de décès au profit des diasporas.

La deuxième partie de cette journée du 29 Juin s’est poursuivie dans la soirée, à l’hôtel Marriott de Casablanca. Le dîner de gala, organisé afin de récompenser le travail et la contribution des entrepreneurs africains pour leurs efforts dans la promotion et l’émergence du continent africain, a accueilli la présence notable du 1er conseiller de l’Ambassade de Côte-d’Ivoire au Maroc. Pas moins de 11 entrepreneurs ont été récompensés lors de cette soirée avec près de 137 invités de diverses nationalités du continent.

Si le festival devait se poursuivre les samedi 29 et dimanche 30 Juin avec une foire et des concerts, annoncés sur les réseaux sociaux, dans le programme et le dossier de sponsoring de l’événement grande a été la surprise des partenaires d’apprendre le samedi matin même que la foire et les concerts n’auront finalement pas lieu.

Pour certains, comme les membres du bureau du stade COC Rugby où étaient censés se tenir les deux derniers jours de cette 1ère édition de MOULTAK’ART D’AFRIQUE, avec 7000 personnes attendues selon les promesses de l’organisateur, Simon MOKÉ s’est simplement contenté, le matin même, d’envoyer un message Whatsapp pour les informer qu’il n’y aurait rien. Ni les stands, que certains partenaires avaient payé à l’avance, ni le podium pour le concert, ni la visibilité et la communication promises, et bien sûr, pas la moindre trace des 7000 festivaliers. Certains invités et artistes se sont même rendus sur place, pour se rendre compte qu’ils se sont déplacés en vain. Aucune information n’était en effet disponible sur les réseaux Facebook et Instagram Moultak’Art, principaux canaux d’annonces et de communication, puisque le site web Moultak’Art, promis comme support de communication aux partenaires et annonceurs, n’a finalement jamais été mis en ligne.

Message report Moultak’Art d’Afrique envoyé sur Whatsapp par MOKÉ Simon le matin du samedi 29 Juin au Secrétaire Général du stade COC Rugby.

300 personnes, sur les 7000 annoncées par Simon MOKÉ, stratégie de mobilisation à l’appui

Pour quel motif? La capture d’un communiqué, supprimé quelques heures plus tard, sur la page Facebook du festival parle de raisons techniques, comme dans le message envoyé au Secrétaire Général du stade COC Rugby.

Capture du post publié sur la page Facebook Moultak’Art le matin du samedi 29 Juin, qui a été supprimé.

Mais de sources sûres, l’organisateur n’aurait tout simplement jamais passé commande, ni versé d’acompte pour préparer la foire et les concerts, y compris pour la sonorisation de l’événement, et espérait pouvoir faire exécuter ces prestations à crédit, sans offrir de garantie certaine que les prestataires en question perçoivent un jour le règlement de leurs factures…

Notons aussi qu’au total, Moultak’Art n’aura finalement accueilli en tout et pour tout qu’environ 300 personnes, sur les 7000 annoncées par Simon MOKÉ, stratégie de mobilisation à l’appui. Le rapport post-événement sont toujours attendus à ce jour de la part de l’organisateur, qui annonce finalement un report pour Juillet 2025…

Le stade COC Rugby, le samedi 29 Juin 2024, date à laquelle la foire Moultak’Art d’Afrique devait commencer.

Pourquoi en parler?

Parce qu’au-delà de simples négligences ou manquements, – l’erreur étant humaine – , il faut savoir reconnaître et sensibiliser sur les personnes dont le comportement, les pratiques irrégulières en affaires et la malhonnêteté mettent en péril la réputation de toute une communauté à l’étranger, communauté qui ne demande qu’à s’intégrer, mais souffre la double peine de devoir payer pour l’irresponsabilité de quelques brebis galeuses, et pour le silence complice de certains leaders, qui, bien qu’au courant des malversations commises par certaines de ces personnes, parfois récidivistes, ne font rien pour les en empêcher ou les dénoncer.

Parce qu’à force d’être malhonnêtes et d’abuser de la confiance des membres de la communauté, ces brebis galeuses associent leur image à des personnes et/ou des institutions de confiance, pour tenter de se faire une place au soleil, espérant ainsi construire leur vie aux dépens de la réputation des autres, sans jamais assumer les conséquences de leurs actes irresponsables.

Parce que, à cause de ces malversations impunies, les diasporas ne se font plus autant confiance qu’avant, et il est impossible de prospérer ou d’être unis à l’étranger, sans climat de confiance, sans un leadership fort qui “nettoie” la communauté, met en place le cadre de vie pour protéger les populations, sans laisser les individus malhonnêtes impunis, libres de continuer à perpétrer leurs forfaits.

Le seul recours des victimes de ces loups déguisés en agneaux? Des posts désespérés sur les média sociaux, ou l’apitoiement sur leur sort, auprès de proches ou de leurs communautés religieuses, avec parfois des fins tragiques, car n’ayant aucun espoir de recevoir de l’aide.

À DiasporaKtiv, conscient de l’importance de valoriser les diasporas africaines, et de contribuer autant que possible à dénoncer les maux qui minent l’essor et l’unité des diasporas africaines dans leur pays d’accueil, nous avons décidé d’en parler, malgré les menaces et tentatives d’intimidation de Simon MOKÉ.

Et vous?

Et vous? Avez-vous été victimes ou témoins de méfaits de la part du même Simon MOKÉ? Ou connaissez-vous d’autres membres de la diaspora qui ont les mêmes pratiques malhonnêtes auprès d’autres membres de la diaspora ou même, auprès d’opérateurs économiques au Maroc?

Dites-le-nous en commentaires, ou écrivez à diasporaktiv@gmail.com ou sur Whatsapp au +212 694 713 755 (message écrit ou audio uniquement).

@redaction

1 commentaire

  1. Le travail que vous faites avec votre media est salutaire et il est bien de dénoncer. De la même manière que votre média se permet de saluer la réussite des évènements, il est bien aussi qu’il serve aussi d’en faire autant quand nous sommes abusés…
    C’est de l’excellence médiatique.
    Merci Diasporativ.

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