Bab Zouina… Voilà un secret que j’ai eu beaucoup de mal à garder. J’ai découvert ce havre de paix et de verdure grâce à Mbemba Diebaté, artiste et maître kora sénégalais vivant au Maroc, lors de son passage sur DiasporaKtiv.
Mbemba est le descendant d’une grande lignée de griots maîtres kora, ces gardiens de l’histoire et de la généalogie en Afrique de l’Ouest.
La kora est cet instrument traditionnel de musique d’Afrique de l’Ouest, aux origines mystérieuses, qui n’est jouée que par un certain nombre d’initiés, pour la plupart eux-mêmes descendants de griots. Elle accompagne des mélopées traditionnelles, des contes, mais aussi des temps de méditation. Il se dit que, contrairement aux autres instruments, la kora choisit celui ou celle qui la joue…
C’est donc un fait suffisamment exceptionnel que Mbemba accepte de partager cette connaissance avec des non-initiés, permettant ainsi à des participants de toutes origines de découvrir la culture mandingue et l’univers musical de la kora, dans un cadre favorisant la reconnexion avec soi…
Car au-delà de la kora, de la sympathie et du respect que j’ai pour Mbemba depuis que je l’ai connu, la principale raison qui m’a fait revenir ce weekend-là est Bab Zouina, la porte de la beauté en arabe.
Vous me direz que des endroits magnifiques au Maroc et à travers le monde, il y en a partout… Mais ce n’est pas seulement une question de beauté, mais aussi d’atmosphère. Car rares sont les endroits où l’on se sent accueilli avec bienveillance, calme, dans un environnement où la nature, les animaux et les personnes présents concourent à vous faire oublier le speed et le stress de la vie citadine, pour vous ramener à l’essentiel: la paix intérieure.
S’il n’y avait qu’un mot pour décrire Karim Zein, l’hôte des lieux, c’est bien “bienveillance”. Installé définitivement au Maroc depuis 8 ans, Karim, membre de la diaspora libanaise, a choisi cet endroit en plein douar (village) Sbiti, au cœur de la vallée de l’Ourika, à 45 minutes de Marrakech, pour établir ce centre de retraite et de yoga. Et ces weekends de kora avec Mbemba sont aussi pour lui l’occasion de se connecter avec l’Afrique, continent où il a choisi de vivre désormais la quasi-totalité de l’année, après une carrière en Suisse.
Son accueil, la prévenance et la discrétion dont il fait preuve à l’égard des invités de Bab Zouina, et qu’il a su instiller à l’équipe sur place, font toute la différence…
Bienveillance aussi, puisque les événements sismiques du 08 Septembre n’ont pas laissé Karim de marbre. Pour les villages voisins touchés par le séisme, il a eu à cœur de mettre en place une collecte pour reloger rapidement les habitants, trouver des biens de 1ère nécessité, des vêtements, et des couvertures. Pourtant, ce n’est pas son pays, ce ne sont pas des membres de sa famille, ou comme certains m’ont dit en privé, “c’est à l’État de s’en occuper”, n’est-ce pas?
Mais voilà, c’est cette bienveillance effacée et discrète, qui dépasse les origines et les considérations futiles, en tant que membre de la diaspora installée au Maroc, qui fait la différence. Car, oui, le vivre-ensemble, ce n’est pas seulement être accueilli dans un pays, mais c’est aussi se sentir solidaire quand votre pays hôte est touché par la fatalité…
2023 se termine, et je sais que beaucoup d’entre vous auront besoin de recharger leurs batteries et de se ressourcer, avant d’entrer dans la nouvelle année. Si je devais vous raconter tout le bien que cela nous a fait d’assister au concert de kora et de séjourner à Bab Zouina, on en aurait pour toute la nuit (ou la journée, selon l’heure à laquelle vous me lisez).
Regardez comment nous avons passé ce weekend Kora à Bab Zouina, et si cela résonne en vous, eh bien, le dernier weekend CasaKora 2023 est prévu du 15 au 17 Décembre… Hâte de lire vos impressions après y avoir été!