MODE – Dans l’univers d’Alphadi, le prince du désert!

Cette semaine, en plus d’avoir eu le plaisir de rencontrer Christiane Taubira, grande était ma joie de revoir en chair et en os une icône de la mode et de la culture africaines, dont les images et défilés ont bercé mon enfance et mon adolescence, j’ai nommé: Alphadi! Yes! ‘ZE’ Alphadi himself! Le styliste nigérien ambassadeur de bonne volonté de l’UNESCO pour l’innovation et la Création Africaine, qui a fondé le FIMA (Festival International de la Mode Africaine), cet événement qui a mis sur orbite l’élégance africaine et la beauté du désert de notre continent 🧡🧡

Comment en suis-je arrivée là? Eh bien, tout est parti d’un brunch dominical assez tardif aux alentours de 16h, au Papers Club, un café culturel à Casablanca.

Sans nous écarter du sujet, quand il est 16h ici, il est 11h à Montréal et à New York, juste pour dire que c’est toujours l’heure du brunch quelque part dans le monde😤. Bref, je vous vois venir avec vos questions “mais Bora, un brunch à 16h? Donc tu t’es réveillée à quelle heure, alors?” Là n’est pas la question, j’vous dis!🙄

Donc ce dimanche-là, je brunche et je lis. Et je scrolle sur Instagram, aussi, histoire de voir ce qui s’est passé dans ce café récemment…

1ère surprise: je découvre qu’il y a eu, ici, une conférence avec Alphadi!

Et au moment de quitter les lieux, je m’attarde au rayon livres, où mon attention est attirée par un beau livre dans son coffret.

Quelle ne fut pas ma surprise d’y reconnaître encore une fois le prince du désert, et de réaliser qu’il a publié un livre sur le FIMA et la mode africaine!! Ce qui me met la puce à l’oreille: quelque chose se prépare avec Alphadi pour l’Afrique, et s’il est au Maroc, je dois ab-so-lu-ment le rencontrer!

De fil en aiguille, avec l’entremise précieuse de Loubna, du Papers Club, que je ne remercierai jamais assez 🧡, j’ai le plaisir d’échanger avec le sieur Alphadi et d’être invitée à la conférence de presse pour le FIMA à Rabat.

Dans le jardin de l’hôtel de la tour Hassan à Rabat, pour la conférence de presse du FIMA 2022, le 05 Octobre dernier.

Si déjà le FIMA (Festival International de la Mode Africaine) en lui-même est un événement d’envergure, ce qui était beau, ce 05 Octobre, c’était de voir l’Afrique réunie autour d’Alphadi, de Jean-Pierre Elong Mbassi, Secrétaire Général du GCLU Afrique et de l’ambassadeur du Niger, Son Excellence Monsieur Ada Salissou.

de g. à dr.: Teddy Patou, journaliste à 2M et modérateur de cette conférence de presse sur le FIMA à Rabat; Alphadi, styliste, fondateur du FIMA et ambassadeur de bonne volonté de l’UNESCO; Jean-Pierre Elong Mbassi, SG de CGLU Afrique; et SEM. Ada Salissou, Ambassadeur de la République du Niger au Maroc.

Une Afrique de tous les âges, de toutes les cultures, de toutes les régions, réunie en prélude de la valorisation du patrimoine et des talents de la culture, des arts et des industries créatives.

Une Afrique réunie autour de Sieur Alphadi, qui n’a pas manqué de mettre le doigt sur les enjeux de financement du secteur. Car, contrairement à ce qui se fait en Europe ou outre-Atlantique, la mode africaine manque cruellement de mécènes et de partenaires ayant la volonté d’injecter de l’argent, pour accompagner et protéger l’essor de cette industrie. Résultat: nombre de talents africains s’exportent, font leur armes au sein de maisons de haute couture européennes, et y partagent, hélas pas toujours pour le bénéfice du continent, leurs héritage et connaissance du patrimoine culturel et vestimentaire africains. Ainsi, on voit la mode occidentale se renouveler, se métisser, s’africaniser, sans pourtant que les retombées positives aient un impact palpable (et ‘cashable’ 💰💰) pour le continent…

Voilà pourquoi Alphadi se bat, au-delà des paillettes, des podiums et des ovations. En tant que Président de la Fédération Africaine de la Mode, à la tête de laquelle il a succédé au styliste malien feu Chris Seydou (qui fut le 1er Africain à travailler avec Paco Rabanne et Yves Saint Laurent), Alphadi s’active aussi pour le lancement de l’École Supérieure de la Mode et des Arts (ESMA) à Niamey, l’Alphadi Académie.

Une image en maquette de l’ESMA, qui ouvrira ses portes à Niamey, au Niger.

L’objectif est clair: permettre aux talents (africains et de la diaspora) de la mode et des industries créatives de rester sur le continent pour se former, se développer, et ensuite s’intégrer aux standards internationaux du secteur. Un projet que le prince du désert nourrit depuis plus de 20 ans, car du rêve à la concrétisation, il y a un gap et des obstacles à franchir, même pour Alphadi!

Et cela quand on sait que, d’après la Banque Africaine de Développement, le secteur du textile-habillement est le deuxième secteur pourvoyeur d’emplois dans les pays en développement après l’agriculture, ce pour un marché d’environ 31 milliards de dollars, rien qu’en Afrique subsaharienne…

Avec Alphadi, après la conférence de presse.

Le FIMA, lui, aura bien lieu du 07 au 10 Décembre 2022 au Palais Chellah, dans la capitale du royaume chérifien. La fête promet d’être belle, aucun doute pour cela.

Mais que cela ne nous fasse pas oublier que les Africain-e-s, et la diaspora afro-descendante aussi, sont les premiers sur qui le secteur compte pour être pérenne, prospère, et pour ne plus voir ses talents émigrer indéfiniment vers d’autres cieux…

See you soon in Rabat 🇲🇦 !

@borakae

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